L’actualité met en relief les difficultés du secteur de l’imprimerie et des industries graphiques :

 

  • – L’imprimerie DECOSTER à Sequedin (proche de Lille) a été liquidée le 27 mars (faute de repreneurs), 79 salariés.
  • – L’usine H2D d’Hellemmes (proche de Lille) placée en RJ le 21 mai (période d’observation de 6 mois), opérateur de la presse magazine et de la grande distribution, ex Québécor, 83 salariés.
  • – ROTO 93 au Blanc Mesnil (région parisienne), en charge de Paris Turf ou encore Bulto, liquidée le 29 mai, 24 salariés (surpris, qui jugent la décision du Tribunal brutale).
  • – SWAN à Félines (Ardèche), dont les principaux clients sont EDF et Allianz, en RJ depuis le 13 mars (période d’observation de 6 mois), 37 salariés,
  • – L’appel du parquet général de Biarritz pour invalider la LJ du groupe GRAPHIPOLE à Pau (Pyrénées Atlantiques), 27 salariés.
  • – Les 68 salariés de l’imprimerie CLERC à St Amand Montrond (Cher) seront fixés fin juin quant à une LJ-reprise.
  • – Quatre journaux gratuits d’annonces du Haut-Rhin et du Nord de la Franche-Comté édités par une filiale du quotidien régional mulhousien L’Alsace cesseront leur parution fin juin, entraînant la suppression de 116 emplois (ce qui rappelle le dossier COMAREG en décembre où 1600 salariés étaient concernés).

 

Constats et perspectives
Cette branche doit faire face à une évolution contrastée du marché (imprimé vs numérique, révolution technologique des process de fabrication, opinion publique sur contraintes environnementales) mais aussi à une concurrence vive sur le plan national et international.

 

Dès lors on assiste à une véritable bataille des prix qui n’épargne aucun … et peut conduire à la fermeture d’entreprises. Ces professionnels doivent donc relever plusieurs défis :
*  viser l’excellence pour leur activité spécifique : être des experts et non des professionnels « banalisés »,
*  proposer des services complets qui intègrent routage, logistique et distribution ou en amont : édition, conseil et accompagnement pour la communication ou encore les bases de données,
* aller vers l’offre globale Médias Web : élargir les supports, travailler la PAO, se positionner en cross média,
*  inclure dans la stratégie commerciale tant le particulier que la TPE.

 

Pour atteindre ces objectifs, les entreprises traditionnellement indépendantes et/ou familiales, doivent opter pour un autre mode de gestion :
–   accepter les évolutions technologiques et numériques : s’ouvrir aux mutations mais aussi aux usagers finaux pour comprendre le marché et proposer une offre en réponse aux besoins,
–   commercialiser leurs produits : définir une politique marketing, réfléchir à l’export …
–   valoriser leur valeur ajoutée : mener une politique de prix et envisager des partenariats,
–   développer la R&D telle qu’en Allemagne, Italie ou USA,

Soit adopter un modèle industriel de masse (et par conséquent modifier la cartographie des emplois et ressources).

 

Quelques uns réussissent ce pari, à l’image de la société SB+ à Aulnay sous Bois (région parisienne) qui, grâce à ses investissements, est un acteur reconnu pour les travaux de PLV de luxe et de supports sophistiqués. Elle réalise un CA de 12.5 millions d’euros et emploie aujourd’hui 59 personnes, appartient à un groupement, s’assure certifications et labels.

 

Les pouvoirs publics semblent se mobiliser pour la sauvegarde du « papier », on observera durant les prochains mois quel plan d’action est défini pour la filière qui regroupe les métiers de la pré-presse, de l’imprimerie dite « de labeur » et de finition soit 6000 établissements (dont les ¾ sont des TPE < 10 salariés) et 70000 emplois. Ces derniers sont très représentés sur l’Ile de France (20%), Lyon et environs (10%), le Nord Pas de Calais et la Picardie (10%).
Source : CEP National de l’imprimerie et des industries graphiques – Atelier prospectif du 24/05/2012, Halluin

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