Alors même que la cotation de l’état français par l’agence S&P donne lieu à de nombreux débats, intéressons nous à la cotation des entreprises par la Banque de France.
Quelques uns ignorent que chacune des entreprises françaises fait l’objet d’une cotation, utilisée par les établissements de crédit, les assurances crédit et/ou de caution ou encore quelques administrations précises. Pourtant, cet outil commun d’appréciation des sociétés fait l’objet de toutes les attentions, surtout dans le contexte de fragilité actuel.
Cette note Banque de France est constituée d’une cote d’activité, d’une cote de crédit et d’une cote dirigeant.
Le fichier bancaire FIBEN répertorie les évènements juridiques et judiciaires liés à la vie de l’entreprise mais aussi les éventuels incidents de paiement parvenus et les engagements contractés.
La Banque de France approfondit ces données en cotant l’activité via le chiffre d’affaires par une lettre de A à M, A étant le CA > 750 millions d’€, M le CA < 100 000€. La lettre N est dédiée au CA non significatif et X non connu.
Elle évalue également le crédit c’est-à-dire la capacité à honorer les engagements financiers (avec une vision sur 5 ans maxi) : rentabilité de la société, autonomie et solidité financière, liquidité disponible sont étudiés à la loupe. Dans cette catégorie, il existe 13 cotes différentes : 0 indique qu’aucune information défavorable n’est connue, 3/3+/3++ montre une belle situation, 4/4+ une situation correcte, de 5+ à 9 on commence à émettre quelques réserves. Enfin P dénonce une procédure collective en cours.
Enfin pour les dirigeants il existe 4 valeurs définies sur informations objectives : 000 (pas de remarque), 040 (attention particulière), 050 (attention forte), 060 (attention très forte).
Cette cotation est destinée à des utilisateurs précis, et revêt un caractère confidentiel.
Cependant, on ne peut nier que la décote d’une entreprise a des conséquences sur son quotidien, de la même manière que les économistes analysent actuellement les conséquences de la perte du triple A pour la France.
Par exemple, une assurance crédit, à réception de la cotation BDF diminue sa ligne d’engagement et communique à ses clients une mise à jour de sa position. L’encours est alors réduit et le client final peut voir ses conditions financières modifiées : délai de paiement raccourci, mode de paiement automatisé exigé, garantie sollicitée etc … Ou encore un financement peut être refusé par la banque selon la cote « de confiance » préconisée par la BDF.
Ce principe de notation peut paraître sommaire mais c’est un indicateur partagé et connu de l’ensemble des décideurs financiers.